J’ai toujours regardé mes enseignants effectuer des gestuels avec une grande attention !
Est-ce la meilleure manière d’apprendre ?
Que savaient intuitivement les maitres d’arts martiaux que la science à « découvert » il y a quelques années ?
Dans cet article vous pourrez comprendre le rôle de l’imitation, de l’observation, de l’attention, de la répétition dans l’apprentissage des approches corporelles et du KikoZen.
Enseigner en démontrant
Dans la plupart des Dojo, les mouvements sont d’abord effectués par l’enseignant ou les gradés devant les pratiquants assis immobiles.
Il n’est pas question pour les pratiquants de bouger ou d’effectuer le mouvement en même temps ou avant que la démonstration soit terminée.
L’observation :
J’ai toujours observé très attentivement mes enseignants dans tous les sports et notamment les arts martiaux.
Cette observation m’a permis de développer :
- La capacité de reproduire précisément leurs gestes
- De garder une image mentale de leurs mouvements un peu comme un film au ralenti.
- D’écouter le ressenti dans mon corps pendant que je faisais les gestes pour savoir si cela correspondait à l’image mentale enregistrée.
Je garde aujourd’hui encore des images très nettes de mon premier instructeur de Kiko (Christian Saguer).
L’imitation :
- Elle fait suite à l’observation.
- Elle fait appel à la mémoire visuelle et kinesthésique.
- Mais aussi l’imitation fait appel à une capacité incroyable de notre cerveau que des scientifiques ont découvert par hasard dans les années 1990 :
LES NEURONES MIROIRS
Chaque fois que nous effectuons une action, un mouvement avec notre corps, certaines parties du cerveau « s’allument », des neurones s’activent.
Ce qu’on découvert les scientifiques grâce aux techniques de scanner du cerveau c’est que quand nous observons une personne effectuant un mouvement, les mêmes neurones qui nous servent à effectuer cette action s’activent en nous, de là le qualificatif « miroir ».
Quel est le rôle des neurones miroirs ?
Le rôle principal des neurones miroirs est donc de comprendre les gestes moteurs effectués par autrui en les comparant à notre répertoire moteur propre.
L’importance de la pratique
L’activité de ces neurones miroirs est en étroite corrélation avec le degré d’habileté.
Plus nous maîtrisons une action, plus notre système miroir s’active lorsque nous l’observons chez quelqu’un d’autre. Il faut voir et agir pour développer notre acquisition.
- L’imitation est un processus très avancé et complexe.
- Il fait appel à un de nombreuses connexions dans notre cerveau.
- Observer pour reproduire, imiter pour apprendre est un processus d’apprentissage primordial.
- Pour les scientifiques en neurosciences, l’idée très répandue que notre cerveau fonctionne uniquement par déductions logiques et cartésiennes compliquées est devenue obsolète.
Le rôle de la répétition
Dans les arts martiaux, le KikoZen, nous répétons de nombreuses fois le même mouvement à la suite mais aussi d’un cours à l’autre.
Sur le plan biologique, apprendre est une affaire de connexions.
Lorsque nous sommes face à une information nouvelle, certains de nos neurones vont s’associer pour créer de nouvelles connexions synaptiques, comme si l’on construisait des routes pour relier plusieurs villes.
Quand de nouvelles connexions sont établies, répéter et réviser l’information renforce ces connexions, ce qui permet de la placer dans la mémoire à long terme.
Ce que l’on appelle aussi la mémoire corporelle.
L’autre vertu de la répétition
La répétition d’une information nous permet d’y avoir accès plus rapidement, ce qui diminue la charge cognitive.
C’est-à-dire que plus une information a été répétée et moins nous fournissons d’effort ou d’énergie pour nous en rappeler et mobiliser notre cerveau pour effectuer cette action.
Cela devient comme une seconde nature, nous n’avons plus besoin de faire un effort conscient.
On retrouve ce processus dans la phrase bien connue des maitres d’arts martiaux :
Apprendre la technique
Maîtriser la technique
Oublier la technique.